.JOUR D'HUMANITE.

Au moment où j’écris ces mots, je me trouve à l’extérieur, dans un parc à proximité de chez moi, profitant des derniers rayons de soleil avant une semaine de météo annoncée comme pluvieuse.

Ces prévisions influent considérablement sur mon moral, moi qui vient d'une région ensoleillée fraîchement quittée.

C’est la première fois que je prends mon ordinateur et m’installe à l’extérieur.

Nous sommes dimanche, en fin de journée, j’ai envie de calme et besoin d’espace.

Alors que je suis installée depuis près d’une heure, écrivant quelques lignes sans aller au bout de mes idées, une famille laisse place à une autre sur la table d’en face. Il y avait le choix, les espaces sont pratiquement vides à cette heure-ci. Pourtant, cette famille a choisi de s’installer ici. Au début perturbée par le bruit du ballon rebondissant sur le pied de leur plus jeune garçon, je me questionne quant à quitter mon espace choisi pour sa sérénité absolue.

J’ai passé le week-end à revivre l’horreur du 11 septembre 2001 à travers les reportages télévisés, comme pour honorer mon devoir de mémoire, et ce tourbillon d’émotions n’a d’autre conséquence qu’une quête de quiétude totale.

Toute la famille s’attable, la dame, mère de famille ayant déployé une nappe sur la table de pique-nique pour quatre personnes. Les assiettes sont prêtes, les verres en carton n’attendent que les sodas. Cette famille n’est pas francophone mais je comprends qu’une célébration d’anniversaire est imminente. Les bougies s’allument, le chant se fait joyeux mais très discret. Des époux, deux garçons.

Je range quelques affaires et dans un champ de vision relatif, j’aperçois la dame s‘avancer devant moi. Elle tient dans sa main droite une assiette rouge ornée d’une part de gâteau et de l’autre un verre bien plein. Elle a pensé à la serviette en papier.

- « Bonjour ! »

Je réponds « Bonjour » avec un sourire naissant.

- « Nous fêtons l’anniversaire de mon fils et je voulais partager avec vous ».

Elle me tend l’assiette et me précisant « C’est un gâteau au chocolat. Il y a du beurre, de la farine et des noix. »

Cette dame voilée me présentait son visage souriant, son humanité dévoilée.

Quelques minutes auparavant, j’étais en train d’écrire quelques lignes sur le voyage, la vie de nomade à laquelle j’aspire en raison des bienfaits que je ressentais à voyager hors de France, là où l’apparence a moins d’importance.

J’ai répondu, « Merci Madame, je suis très touchée, merci beaucoup.»

J’ai envie de lui dire : « Merci Madame, j’écris un livre et grâce à vous, un chapitre est né. »

***

Au moment de partir, nous avons échangé un sourire. Je l’ai remerciée par ces mots. Elle semblait impressionnée que j’écrive et m’a glissé qu’elle était déçue de ne plus pouvoir prendre de cours de français. Avec notre gratitude mutuelle pour cette rencontre, nous avons échangé nos numéros. Je vais l’accompagner pour progresser en français.

 

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés